Homélies/Méditation

Plus de liturgie, mais la Vie !

A la veille d’aborder une semaine pascale extraordinaire, hors de l’ordinaire, inhabituelle, l’abbé Robert nous propose une méditation sur ces jours saints à venir. Il nous propose de sortir de nos ordinaires liturgiques, de nos habitudes spirituelles pour incarner au plus profond de notre vécu la Passion et la Résurrection du Christ.

Aujourd’hui nous célébrons Jésus-Christ venu dans notre chair …

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Dimanche des rameaux

« Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient
« Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut
de cieux ! »

Cette année,
nous n’acclamerons pas l’entrée de Jésus à Jérusalem, les buis à la main.
Plus de liturgie, mais la vie !

Tous les soirs à 20h, s’élève une acclamation, pour remercier tous ceux et celles qui se montrent de vrais fils de Dieu en donnant toute leur énergie pour combattre le virus.

Aujourd’hui, Seigneur,
nous t’acclamons dans les enfants du Père
qui ont pris ton chemin.


Jeudi Saint

« Jésus se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. »

Cette année,
nous ne referons pas le mime symbolique
du lavement des pieds.
Plus de liturgie, mais la vie !

A chaque instant, du personnel médical lave, soigne, accompagne les malades. Du temps de Jésus, laver les pieds était le lot de l’esclave vis-à-vis de son maître, Pierre ne s’y trompe pas. C’est pourtant en homme éminemment libre que Jésus se fait le serviteur de tous. De même, c’est librement que les soignants se mettent au service des malades.

Aujourd’hui, Seigneur,
nous t’acclamons dans les serviteurs
qui ont pris ton visage..


Vendredi Saint

« Jésus, poussant un grand cri, rendit l’esprit. »

Cette année,
nous ne vénérerons pas la croix
en posant un pétale de rose et en l’embrassant.
Plus de liturgie, mais la vie !

Cette année, nous ne vénérerons pas la croix en posant un pétale de rose et en l’embrassant.
Plus de liturgie, mais la vie !
Et la mort de tant d’humains terrassés par le virus, jusqu’à des enfants. Nous pleurons les morts d’aujourd’hui. Nous pensons à leurs proches.

Aujourd’hui, Seigneur,
nous te vénérons dans les victimes de la pandémie.


Samedi Saint

« Les soldats partirent et assurèrent la surveillance du sépulcre en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde. »

Nous oublions souvent ce jour du samedi saint,
où le Seigneur repose au tombeau
et où aucune liturgie n’est prévue.
Pas de liturgie, mais toujours la vie !

Nous voilà tous confinés, enfermés, séparés les uns des autres, les petits-enfants de leurs grands-parents, les travailleurs au télétravail les uns des autres, les conducteurs de bus des passagers et ceux-ci les uns des autres. Ou trop confinés les uns avec les autres, les familles où enfants en jeu, jeunes en télé-étude, et parents en télétravail, vivent dans une promiscuité difficile.

Aujourd’hui, Seigneur,
nous te rejoignons dans ton ensevelissement.


Veillée pascale

« Il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus…Jésus vint à leur rencontre (Marie-Madeleine et l’autre Marie) et leur dit : Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Cette année,
nous n’allumerons pas nos cierges au cierge pascal,
nous ne chanterons pas l’exultet, le gloria et l’alléluia,
nous ne tournerons pas les pages de la Parole de Dieu
qui nous parlent de liberté, de résurrection et de vie,
nous ne professerons pas ensemble notre foi baptismale,
nous ne communierons pas au Christ, mort hier, aujourd’hui vivant.
Pas de liturgie, mais toujours la vie !

Nous vivrons une communion spirituelle, les uns avec les autres, en Unité Pastorale, mais aussi en Eglise, unis au pape François, à nos évêques Joseph, Jean, Jean-Luc et Koen.
Nous nous unirons à la terre entière, « à la création tout entière qui gémit, qui passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore » ; non, « il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous. » (Rm8)

Aujourd’hui, Seigneur, « nous te louons, Splendeur du Père, Jésus Fils de Dieu » !

Abbé Robert

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