Pasteur d’âmes.
HOMELIE POUR LE IVe DIMANCHE DE PÂQUES
DIMANCHE DU BON PASTEUR
ET JOURNEE MONDIALE DE PRIERE POUR LES VOCATIONS
Jn 10, 27-30
Nous sommes rendus au Dimanche du Bon Pasteur qui est consacré à la prière pour les vocations sacerdotales dans l’Église.
Après nous avoir conduits, dimanche dernier, parmi les pêcheurs, l’Evangile nous conduit parmi les pasteurs. Deux catégories d’importance égale dans les Evangiles. De l’une dérive le titre de « pêcheurs d’hommes », de l’autre celui de « pasteurs d’âmes », donné aux apôtres.
« Pasteurs d’âmes »
La plus grande partie du territoire de Galilée était un haut plateau au sol rude et rocailleux, plus adapté à l’élevage de brebis qu’à l’agriculture. L’herbe était rare et le troupeau devait se déplacer en permanence ; il n’existait pas de murs de protection et pour cette raison, la présence constante du pasteur au milieu de son troupeau était nécessaire. Un voyageur du siècle dernier nous a laissé un portrait du pasteur palestinien de l’époque:
« Quand je le vis, sur un pâturage des hauteurs, fatigué, le regard scrutant au loin, exposé aux intempéries, appuyé sur son bâton, toujours attentif aux mouvements du troupeau, je compris pourquoi le pasteur a acquis une telle importance dans l’histoire d’Israël, au point qu’ils ont donné ce titre à leur roi, et que le Christ l’a choisi comme emblème du sacrifice de soi ».
Dans l’Ancien Testament, Dieu lui-même est représenté comme pasteur de son peuple.
Psaume 22
- Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien. - Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles - et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom. - Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure. - Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante. - Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien » (Ps 22 [23], 1).
« Il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa main » (Ps 94 [95], 7).
Le futur Messie est lui aussi décrit avec l’image du pasteur:
« Comme un berger, il conduit son troupeau: son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son coeur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits » (Is 40, 11).
Cette image idéale du pasteur est pleinement réalisée dans le Christ. Il est le bon pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue ; il a pitié du peuple car il le voit « comme des brebis sans berger » (Mt 9, 36) ; il appelle ses disciples « le petit troupeau » (Lc 12, 32). Pierre appelle Jésus « le pasteur de nos âmes » ( cf. 1P 2, 25) et la Lettre aux Hébreux « le berger des brebis, Pasteur par excellence » (He, 13, 20).
Jésus bon pasteur
Le passage de l’Evangile de ce dimanche souligne quelques caractéristiques de Jésus bon pasteur.
La 1ère concerne la connaissance mutuelle entre la brebis et le berger: « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ». Dans certains pays d’Europe les ovins sont élevés principalement pour la viande ; en Israël ils sont élevés essentiellement pour la laine et le lait. Celles-ci demeuraient par conséquent pendant de longues années en compagnie du berger qui finissait par connaître le caractère de chacune et par leur donner un nom affectueux. Ce que veut dire Jésus à travers ces images est clair. Il connaît ses disciples (et, en tant que Dieu, tous les hommes), il les connaît par « leurs noms », ce qui, pour la Bible, signifie dans leur moi le plus intime. Il les aime d’un amour personnel qui atteint chacun comme s’il était le seul à exister devant lui.
Le Christ ne sait compter que jusqu’à un : et ce « un » c’est chacun de nous.
Sa vie aux brebis et pour les brebis
L’évangile d’aujourd’hui nous dit une autre chose du bon pasteur. Il donne sa vie aux brebis et pour les brebis et personne ne pourra les lui enlever. Le cauchemar des bergers d’Israël étaient les bêtes sauvages – les loups et les hyènes – et les bandits. Dans des lieux aussi isolés ils constituaient une menace permanente. C’est là que l’on voyait la différence entre le véritable pasteur – celui qui paie les brebis de la famille, qui a la vocation de pasteur – et l’employé, le faux pasteur, le berger à gages qui se met au service de quelque berger uniquement pour le salaire qu’il reçoit en retour, mais n’aime pas les brebis. Face au danger, le mercenaire fuit et abandonne les brebis à la merci du loup ou des bandits ; le véritable pasteur affronte courageusement le danger pour sauver son troupeau. Cela explique la raison pour laquelle la liturgie nous propose l’Evangile du bon pasteur pendant le temps pascal: A Pâques, le Christ a montré qu’il était le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.
Osons prier avec ardeur pour notre Pape
Cette semaine, osons prier avec ardeur pour notre Pape LEON XIV, nos prêtres, les laïcs engagés dans la pastorales et tous les chrétiens en cette période difficile que traverse l’église: la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux en quantité, mais surtout en qualité. Soutenons notre Pape, nos prêtres, encourageons-les! Prions aussi pour que notre Belgique puisse retrouver de nombreux mais surtout de saints prêtres. C’est aujourd’hui l’urgence des urgences pour notre Église en Occident.
Seigneur, nous continuons à célébrer la joie de Pâques. Par ta mort et ta résurrection, tu nous donnes la vie éternelle. Béni sois-tu, Seigneur ! Je t’offre ma foi et ma dévotion, je t’offre mes pensées, mon travail et mon cœur : tout pour ta gloire, Seigneur !
Amen
Abbé Willy