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“Rebâtis Mon Eglise !”

4 octobre Fête de Saint François d’Assise

“Rebâtis Mon Eglise !”

Tel est l’appel que ce jeune fils d’un riche et puissant marchand, en pleine force de l’âge à 23 ans, aimant la fête et la bonne chair, revenu de guerre et s’apprêtant à reprendre les armes, tel est l’appel qu’il entend alors qu’il prie devant le crucifix de la chapelle Saint-Damien à Assise. On est en 1205. Dans la fougue de sa jeunesse, il prendra cet appel à la lettre et dépensera tout l’argent qu’il peut trouver, quitte à en voler à son père pour restaurer les chapelles de San Damiano, de San Pietro, et de la Portioncule. Il faudra encore trois longues années, après avoir rompu avec son père et s’être mis au ban de la bonne société, pour qu’enfin il commence à comprendre la vérité de son appel. Non pas “Rebâtis mon église !” mais bien …

“Rebâtis Mon Eglise !”

Alors, « il épouse dame pauvreté », de converti devient missionnaire et part sur les chemins, la corde autour des reins, prêcher la conversion fraternelle des cœurs. il réalise que toute la Création forme une grande famille, une sorte de fraternité universelle. Il invite tous les humains à l’amour mutuel et au respect de notre mère la terre, notre sœur la lune, notre frère le soleil…

Le message de Saint François d’Assise est simple, mais nouveau. Il veut vivre l’Évangile à la lettre et être un témoin de l’amour de Dieu au sein du monde. Avec lui, la vie religieuse n’est plus conçue comme une contemplation du mystère de Dieu; mais comme la recherche d’une conformité toujours plus étroite à son exemple et à sa personne. François innove radicalement en mettant l’accent sur ce qui lui paraît constituer le cœur du message évangélique: l’amour divin incarné dans Jésus-Christ. Ce rappel simple et ferme des données centrales de la foi chrétienne, il le présente de façon propre à toucher ses frères par le cœur, plutôt que par l’intelligence. François savait lire et écrire ; mais se méfiait des gens trop savants et trop instruits.

“Rebâtis Mon Eglise !”

C’est ce même appel, au travers huit siècles d’histoire de l’Église, dont notre pape François se fait l’écho. Lui qui a pris le nom de François en mémoire de celui d’Assise ; lui qui a préféré la simplicité d’un couvent aux ors du Vatican ; lui qui malgré sa formation jésuite nous parle un langage proche de l’homme de son temps comme François d’Assise le faisait à son époque. C’est de façon intentionnelle et profondément symbolique que notre pape François nous communique ce 3 octobre, à Assise, à la veille de la fête de François d’Assise, sa troisième encyclique qui complète encore un peu plus l’actualisation du message du frère du XIIIème siècle.

En 2013, c’est l’Encyclique «Lumen Fidei» sur le thème du caractère lumineux de la foi, qui éclaire l’existence.

En 2015, c’est l’Encyclique « Laudato Si’ » sur le thème de la terre, notre maison commune dont nous ne sommes pas les maîtres ; mais un des éléments.

Maintenant en 2020, c’est l’Encyclique « Fratelli tutti » sur le thème de la « Fraternité ». Au moment de la rédaction de cet article nous n’avons pas plus de détails sur son contenu ; mais en partant de ces autres encycliques nous pouvons sentir dans quelle direction celle-ci s’oriente. Il suffit de relire ce que nous disons plus haut du message du frère d’Assise.

“Rebâtis Mon Eglise !”

C’est à nous aussi au sein de l’Unité Pastorale Boetendael que s’adresse cet appel relayé de François en François, jusqu’à résonner à nos sourdes oreilles. À nous qui avons pleuré sur l’incendie de Notre-Dame de Paris ; qui avons applaudi à l’onéreuse restauration du bâtiment de notre église Saint-Pierre ; qui avons été blessés par la fermeture et les tentatives de réaffectation de nos églises Saint-Paul et Précieux-Sang ; qui nous faisons tant de soucis pour la survie de nos églises Saint-Marc et Notre-Dame-de-la-Consolation.  C’est à nous qu’il est demandé si nous discernons que l’appel qui nous est fait contient des majuscules à mettre aux bons endroits.

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