Ça y est !
Ce 26 octobre 2024 le Synode sur la Synodalité se terminait par le vote par l’Assemblée synodale du document final promulgué aussitôt par le pape François qui en demandait le diffusion immédiate. De ce fait, le Pape confère à ce texte une valeur magistérielle.
Petit rappel …
Il y a déjà trois ans, nous posions chez nous, comme dans le monde entier, les premiers pas de ce qui allait devenir le Synode sur la Synodalité. Trois ans peut nous paraître un délai très long, à nous qui sommes entourés d’une culture de l’immédiateté et de la mémoire courte mais c’est le temps qu’il a fallu pour accomplir cet exercice unique dans l’histoire de l’église de ces derniers siècles. Il a fallu d’abord rassembler évêché par évêché les résultats de la consultation auprès de nos communautés de base. Ensuite faire remonter ces documents dans chaque conférence épiscopale au niveau national, puis continental avant d’obtenir la base de travail du Synode sur la Synodalité au niveau de l’ensemble de l’Eglise. Ce synode c’est alors déroulé en deux phases réparties sur deux années et c’est donc terminé ce 26 octobre.
Révolutionnaire …
Le terme synode était jusqu’à présent réservé à l’assemblée consultative d’évêque appelée par le Pape pour l’informer et le conseiller sur un sujet avant que lui-même ne rédige une « Exhortation apostolique » sur ce même sujet en tenant compte ou pas des résultats de la consultation synodale qu’il avait appelée. Cette fois le Pape a convoqué l’ensemble du « Peuple de Dieu » pour qu’il exprime sans contraintes sa vision de l’église et qu’il fasse ainsi l’expérience de la synodalité. Aussi lorsque s’est ouverte la première séance romaine, les participants n’étaient plus seulement des évêques mais un nombre bien plus important de prêtres, de religieux et de religieuses, de laïques et de laïcs, originaires de tous les coins de chrétienté et porteurs d’une incroyable diversité de sensibilités. Chacun et chacune au même niveau d’importance et avec le même droit à la parole. Étaient aussi invités des chrétiens membres d’églises sœurs et des membres d’autres spiritualités.
Ce fut une première révolution qui surprendra et inquiétera bien des éminences de l’église habituées à un « entre soi » feutré. Très rapidement cependant une conversion des esprits s’opéra devant la richesse et la profondeur des échanges qui avaient lieu dans un esprit de respect et de fraternité généré par la méthode utilisée de la « conversation dans l’Esprit » qui remonte à Saint Ignace. Une deuxième révolution a eu lieu ce 26 octobre lorsque le Pape décida de ne pas rédiger une « Exhortation apostolique » basée sur les résultats du synode mais au lieu de cela de promulguer le document final tel qu’il lui a été remis sans rien y ajouter ni en retirer. La surprise a été telle qu’il a fallu attendre près de trois semaines pour pouvoir avoir une traduction officielle dans les principales langues y compris le français. En effet, à part un document de travail en anglais, seule une version officielle en italien avait été prévue.
Essentiel …
Mais tout cela n’est que périphérique. La véritable révolution se trouve dans le contenu de ce document, dans son approche et dans son ton. Il nous faudra revenir dans de prochains articles sur ce qu’impliquent les résultats de ce Synode sur la Synodalité tant du point de vue méthodologie que de la conversion qu’il implique des rapports au sein et à l’extérieur l’Église.
Je ne peux que vous conseiller de lire ce document à tête reposée et à cœur ouvert.