“Maintenant, et pas demain !”
Dimanche dernier au sortir de la célébration eucharistique à Saint-Marc, nous chantions :
Là où il y a la haine, que surgisse ton amour.
Là où il y a le doute, que s’élève un chant de foi!
Là où naissent les discordes, que s’installe l’unité.
Là où il y a la guerre, que s’élève un chant de paix!
Là où il y a l’offense, que s’éveille le pardon.
Là où règne la tristesse, que s’élève un chant de joie!
C’est exactement le message que nous transmet le Pape Léon XIV dans une pris de parole récente face aux jeunes de la Méditerranée. Mais le Pape insiste : ce ne doit pas rester seulement un souhait ou même une prière, C’est à nous d’agir, c’est notre responsabilité. Et ce n’est pas pour de demain mais c’est maintenant, à notre échelle et là où nous sommes. Adressé à des jeunes, ce message a une vraie dimension universelle :
C’est maintenant, et pas demain !
Le signe c’est vous. Votre action doit être de cultiver la paix dans l’accueil réciproque.
N’ayez pas peur !
Maintenant, et pas demain !
Nous vivons à une époque déchirée par les conflits et la violence, où la course aux armements et la logique de l’oppression l’emportent sur le droit international et le bien commun. Mais nous ne devons pas nous décourager, nous ne devons pas nous résigner !
Et vous, les jeunes, avec vos rêves et votre créativité, vous pouvez apporter une contribution fondamentale.
Maintenant, et pas demain ! Car vous êtes le présent de l’espérance !
Le signe c’est vous.
Le Pape François nous exhortait à « reconstruire les liens qui ont été coupés, relever les villes détruites par la violence, faire fleurir un jardin là où sont aujourd’hui des terres desséchées, susciter de l’espérance à celui qui l’a perdue, et exhorter celui qui est fermé sur lui-même à ne pas craindre le frère » (Rencontre avec les Évêques de la Méditerranée, Bari, 23 février 2020).
Le signe, chers amis, c’est vous :
signe d’une génération qui n’accepte pas sans critique ce qui se passe, qui ne détourne pas le regard, qui n’attend pas que quelqu’un d’autre fasse le premier pas ;
signe d’une jeunesse qui imagine un avenir meilleur et qui a choisi de le construire ;
signe d’un monde qui ne cède pas à l’indifférence et à l’habitude, mais qui s’engage et travaille pour transformer le mal en bien.
Cultiver la paix
La paix est sur la table des dirigeants des nations, elle fait l’objet de discussions mondiales et est malheureusement souvent réduite à un slogan.
Nous devons plutôt cultiver la paix dans nos cœurs et dans nos relations, la faire éclore dans nos gestes quotidiens, être des moteurs de réconciliation dans nos foyers, dans nos communautés, dans nos lieux d’étude et de travail, dans l’Église et entre les Églises. « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9).
Ce n’est pas un choix facile : cela nous fait sortir de notre zone de confort, faite de distraction et d’indifférence, et peut susciter l’opposition de ceux qui ont intérêt à ce que les conflits perdurent.
L’accueil réciproque
Chers jeunes, continuez à être des signes d’espérance, celle qui ne déçoit pas, enracinée dans l’amour du Christ. Être des signes du Christ signifie être ses témoins, annonciateurs de l’Évangile.
L’horizon du croyant n’est pas celui des murs et des barbelés, mais celui de l’accueil réciproque.
C’est ainsi que le patrimoine spirituel des grandes traditions religieuses nées en Méditerranée peut continuer à être un ferment vivant, une source de paix, d’ouverture à l’autre, de fraternité, du soin de la création.
Ces mêmes religions ont été et sont parfois encore instrumentalisées pour justifier la violence et la lutte armée : nous devons réfuter par notre vie ces formes de blasphème qui obscurcissent le Saint Nom de Dieu.
C’est pourquoi, avec l’action, cultivez la prière et la spiritualité comme sources de paix et langages de rencontre entre les traditions et les cultures.
N’ayez pas peur
N’ayez pas peur :
soyez des germes de paix là où poussent les graines de la haine et du ressentiment ;
soyez des tisseurs d’unité là où règnent la polarisation et l’inimitié ;
soyez la voix de ceux qui n’ont pas de voix pour demander justice et dignité ;
soyez lumière et sel là où s’éteignent la flamme de la foi et le goût de la vie.
Ne renoncez pas si quelqu’un ne vous comprend pas.
Saint Charles de Foucauld disait que Dieu se sert aussi des vents contraires pour nous conduire à bon port.
Que Dieu vous bénisse et que Marie, Reine de la Paix, vous protège toujours. Merci.

