Vers une écologie intégrale …

Ce dimanche se télescopent pour nous, à la fois un appel vibrant de notre Pape à être artisans de Paix et d’Espérance et l’appel à regarder en face les migrants qui par milliers essayent de rejoindre nos pays, ces contrées qui, malgré certains problèmes, sont pour une grande partie des habitants de notre planète des pays de cocagne où il y a moyen enfin de survivre et de donner un avenir à ses enfants.
Mais comment pouvons-nous prétendre être artisans de Paix et d’Espérance si nous même ne sommes pas convaincus d’être porteurs et missionnés de cette Paix et cette Espérance dont nous trouvons la source intarissable dans la Bonne Nouvelle qui nous réunit ?
Comment pouvons-nous être ces artisans de Paix si nous vivons dans la crainte de l’arrivée de ces migrants; si nous tremblons à l’idée de nous appauvrir et de perdre quelques miettes de notre bien-être parce que ces frères réduits à l’état de va-nu-pieds nous tendent la main au risque de leurs vies ?
Comment pouvons-nous être porteurs d’Espérance si nous répétons avec tout le monde « On ne peut tout de même pas accueillir toute la misère du monde » alors que nous, nous n’hésitons pas à prétendre à leur accueil lorsque nous passons dans leurs pays nos moments d’oisiveté.
Comment leur refuser « un peu de pain et d’amitié » alors qu’une bonne part de leur misère vient de ce qu’ils cultivent en mono culture : nos haricots verts, notre chocolat, notre thé, notre café, parce qu’ils recyclent nos poubelles et tout cela contre des livraisons impayables de nourriture que nous leur envoyons ?

Est-ce à nous d’être les inventeurs de solutions globales qui sauveront la planète de la misère et de la faim ? Et ces solutions globales pourront-elles un jour apporter la Paix et l’Espérance à un seul de ces migrants qui se noient en Méditerranée ? En attendant …

Et si au lieu de penser, nous agissions simplement, comme dans la parabole, vis-à-vis de celui, de celle, qui est là chez nous, sur notre route, tout proche.
Bien sûr, cela ne règlera pas le problème universel mais pour celui-là, celle-là, pour cet individu que nous croisons chez nous, il est dans nos moyens d’être « artisan de Paix et d’Espérance » tout comme le samaritain l’a été pour celui qu’il a soigné sur sa route.

Soyons fidèles à ces paroles que nous avons si souvent chantées, transformons les en actes :

Ne laissons pas mourir la terre,
ne laissons pas mourir le feu,
Tendons nos mains vers la lumière
pour accueillir le don de Dieu.

Laisserons-nous à notre table
un peu de place à l’étranger?
Trouvera-t-il quand il viendra
un peu de pain et d’amitié?

C’est cela aussi l’écologie intégrale !